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    pourquoi mahomet et pas mohamed sws?

    Admin
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    Messages : 19
    Date d'inscription : 01/06/2009

    pourquoi mahomet et pas mohamed sws? Empty pourquoi mahomet et pas mohamed sws?

    Message  Admin Lun 1 Juin - 10:04

    Pourquoi Mahomet et pas Mohammed sws?:
    Il existe plusieurs réponses, dont certaines fortement polémiques. La plus neutre veut que le terme français Mahomet soit une déformation du turc Mehmet.

    Cette explication, qu’on retrouve dans certains écrits, a le mérite d’être simple et courte. Cependant, pour les spécialistes, c’est une hypothèse difficile à soutenir.

    Une autre explication, récente et minoritaire, affirme clairement qu’il ne faut pas se méprendre : Mahomet n’est pas la traduction française de Mohammed .

    Au contraire c’est une altération de plus conférée au prophète. C’est sans doute cette dernière explication qui a donné lieu à une certaine pétition envoyée à l’académie française estimant que : Mohammed signifie en arabe-le Béni-.

    Et ce dernier sens est parfaitement apparent dans le terme lui-même, alors que Mahomet provient de l’expression –ma houmid- qui en est la négation.

    Effectivement le ma en arabe est l’équivalent du préfixe latin a signifiant l’absence ou encore les articles de négation non, -sans-, etc. mais de là à soutenir qu’avec le ma de Mahomet, on cherche à signifier le non loué le ma houmid, cela nous semble invraisemblable.

    Le procédé nous parait un peu acrobatique, puisqu’on cherche une signification dans la translittération arabe d’un nom latinisé.

    En d’autres termes, avec un peu de raison et de bon sens ; on se passera bien de cette fausse polémique qui circule notamment sur internet.

    D’ailleurs, s’il fallait encore une preuve pour clore ce point, rappelons que le seul auteur français qui utilise la translittération mahomed avec un d à la fin est le comte Henri de boulainvilliers.

    Ce dernier est plutôt connu par sa tolérance éclairée et son respect pour le prophète Mohammed-.

    Quelle que soit l’origine du nom Mahomet, dirions-nous au demeurant, altération neutre, ou déformation délibéré, une chose est certaine c’est que Mohammed, le nom du prophète est un terme devenu universel.

    Autrement dit, c’est un nom largement mondialisé, avant même l’apparition de la mondialisation.

    Cependant, son usage mondialisé est respectueux de la diversité des idiomes et langues locales. Une leçon à méditer, n’est –ce pas ?

    En effet, quand on fait le tour du monde musulman, on remarque que le nom du prophète Mohammed est le prénom le plus usité.

    Ainsi, d’un pays à un autre , ce nom est adapté à l’idiome ou parler local :Mohammed devient Muhammet ou Mehmet en turquie, mohand ou m’hand en Kabylie.

    Il est de même pour mamadou qu’on trouve dans certains pays d’Afrique noire.

    Ce dernier nom, est en fait un diminutif de la forme arabe vocalisée mouhammadou.

    Quant à la variante francisée Mahomet, elle est, d’après certaines sources, proche des versions des langues romans apparentées : mahoma en espagnol,maomé en portugais et maometto en italien.

    Précisons qu’en français moderne du 19éme et 20éme siècles, la transcription utilisée était mahomet, l’auteur revient sur la graphie du nom en disant :-une question subsiste : pourquoi les lettres a et t de Mahomet au lieu de o et d, qui correspondent à la prononciation arabe de ce nom de mohammed ? en ce qui concerne le remplacement de la lettre o par un a, la réponse vient de walter V.Wartburg dans franzoisisches etymologisches wortterbuch.

    L’auteur soutient que ce remplacement vient de la prononciation particulière nord-africaine : mahummad.

    Selon l’auteur, il y a inversement de voyelles dont on ne connaît pas l’origine, mais il nous parait que cette inversion a lieu peut être pour distinguer le prophète d’autres noms propres.

    Quant au t de la fin : -au lieu de d- l’auteur dit que c’est –une règle de passage du français médiéval au français moderne, surtout le ed , raison pour laquelle on trouve d’autres noms arabes se terminant par ed devenir et comme ahmed qu’on lit ahmet-.

    L’utilisation de mahomet, par nombre d’auteurs, aujourd’hui, peut être considérée comme une simple fidélité au français médiéval.

    Pour d’autres auteurs, cette utilisation est une indication que l’on inscrit dans la tradition orientaliste.

    C’est ce que déclare par exemple Jacqueline Chabbi.

    Enfin, d’autres auteurs non francophones, utilisent Mahomet par emprunt et confiance à la langue française.

    Mohammed s’écrit en arabe avec quatre consonnes : mim, ha mim et dal.

    Le premier mim est vocalisé en u, muhammed, en o comme on le prononce communément, ou encore en ou, et qui nous donne Mouhammed.

    Cette dernière vocalisation est une erreur de prononciation.

    Quant au deuxiéme mim, il faut préciser qu’il est dédoublé pour donner un son accentué chadda, et est vocalisé en e, ou en a non emphatisé.

    En fait, la voyelle a en arabe est prononcée de manière moins ouverte qu’en français.

    Le son de la troisiéme consonne est situé entre le a plein du français et le e.

    Donc la translittérartion vocale correcte du nom du prophéte en français est : mohammed, et en anglais muhammad.

    3 réponses: Pourquoi Mahomet et pas Mohammed?"


    Ce n’est pas par hasard ou par une action inententionnelle qu’on deforme ,altere et change les noms des musulmans en des noms barbares. C’est bien un acte delibere’ commis par les haineux hostiles a tout ce qui est musulman dans le but de nuire a l’islam et de confondre le lecteur .
    Il fut un temps quand l’eglise catholique faisait la guerre aux musulmans en essayant d’eradiquer leur religion et leur culture. Parmi ses nombreuses strategies etait la latinisation des noms musulmans pour donner l’impression a ses devots que les savants et hommes de marque(musulmans) aux noms latinise’s etaient des catholiques d’origine latine et non des musulmans ; par exemple : Ibn Rouchd devenait Averroes , Ibn Sina = Avicennes…. ainsi que tout nom de VIP et savant musulmans du moyen age et meme d’apres jusqu’a une date recente.
    De nos jours meme, j’ai observe egalement que les haineux (qui divisent pou regner)essaient d’eradiquer tout ce qui est d’origine arabe ou musulman . Par exemple j’ai releve sur certains paquets de biscuits que l’un des ingredients les composant etaient appele ‘Arabic gum’ ou gomme arabique , et quelques mois apres ,en relisant la recette paraissant sur meme paquet de biscuits j’ai decouvert que le fabricant a change le nom de ( Arabic gum) pour le substituer par un autre dont je ne me rappelle plus l’appellation.
    De meme j’ai note dernierement dans un journal anglophone au sujet des mandarines que l’auteur de l’article implorait aux lecteurs de ne plus appeler ces fruits TANGERINES en anglais mais plutot mandarines comme en francais.
    J’ai constate plusieurs autres alterations commises intentionnellement contre la caractere musulman et arabe
    le latin ne peut admettre le mot qui altère sa phonétique et par conséquent des milliers de mots empruntés à d’autres langues se sont transposés dans le latin tout en perdant leurs phonologies d’origine.
    Cet acte n’est pas délibéré, tout au contraire, il est en toute conformité des sciences du langage.
    Je me demande des fois, pourquoi seuls les musulmans arabes ont cette manie de demander aux autres langues de garder la phonétique de leurs mots transposés dans une autre langue.
    Au Maghreb, le nom mohammed, devient”mohand” au rif, “moh” en Atlas, pourquoi crier lorqu’un latin le prononce et l’écrit Mahomet.

    le probleme n’est pas la latinisation de Mohammed en mahomet. le prénom Mohammed tel qu’il est ecris ne comprend que des lettres latine. Donc ce n’est pas un latinisation.
    Le deuxieme point concerne le fait qu’il y alteration du prénom en mohand, mamadou et autre. La comparaison n’a pas lieu puisque on parle la du prénom du prophete qui est la personne sacrée. Apres si les gens coisissent d’alterer un prénom pour le rendre plus facile à prononcer pour eux et apres le donner à leur enfants; ils sont libres de faire ce qu’ils veulent sauf qu’il n y a personne au Maghreb ou ailleur qui appelle le prophete Mohammed par mamadou ou mohand ou autre.
    Pour tous les musulman le prénom du prophete est Mohammed et ne changera jamais.
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    Messages : 19
    Date d'inscription : 01/06/2009

    pourquoi mahomet et pas mohamed sws? Empty petite précision

    Message  Admin Lun 1 Juin - 10:21

    je tiens à souligner le fait que le texte précèdent n'est pas de moi. mon but quand à sa publication est de susciter le débat, qui je l'espère sera enrichissant inchallah.
    Admin
    Admin
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    Messages : 19
    Date d'inscription : 01/06/2009

    pourquoi mahomet et pas mohamed sws? Empty re: pourquoi mahomet et pas mohamed sws

    Message  Admin Ven 5 Juin - 14:39

    Voici la recherche d'un orientaliste sur l 'origine du prenom Mahomet, encore une foi on ne s'etonne pas du mal des koufar.
    qu'allah nous preserve de leur mal AMINE



    A propos de la forme du nom de Mahomet

    Michel MASSON
    Université de Paris III- Sorbonne Nouvelle


    Lorsqu’un nom propre d’une langue donnée passe à une autre langue,
    il est parfois pris tel quel avec sa forme originelle. Mais on sait
    que, surtout lorsqu’il devient familier dans la langue d’accueil, il tend
    le plus souvent à être prononcé en fonction des habitudes de cette langue.
    Cette intégration peut aller de la simple adaptation au système
    phonologique jusqu’à un remodelage qui donne l’illusion que le mot
    fait partie du patrimoine de la langue d’accueil (ex. en fr. : Douvres,
    Londres, La Haye, Turin, Saladin, etc…).

    Si l’on envisage le nom arabe du prophète Mu..ammad, on voit
    donc que, par exemple en anglais contemporain, il a subi une distorsion
    minimale (Mohammad). Il en est de même en allemand ou en
    néerlandais (Mohammed). Tel n’est pas le cas en anglais médiéval ou
    dans les langues romanes occidentales où l’on observe des altérations
    insolites :

    * anc.fr. Macomet ; lat. Machumetus, Machometus, Machometha ;
    it. Macometto ;
    * fr. Mahomet (> pol. do; russe Magomet) ; m.angl. Mac(h)amethe,
    Makomete, Makamete, Machomet(e).
    * anc.fr. Mahum, Maho ; esp., cat. Mahoma ; sarde Maòm(ma),
    Maòmo, Meòmo, Maùmma ; it. Macone ; m.angl. Mahum, Mahun,
    Mahoun(e), Mahon(e), Mawhown, Machoun, Mahownd, Machound,
    Mahound, Mauhound.
    Bien entendu, on ne s’étonnera pas que le redoublement du m soit
    peu respecté, ni que la laryngale ait été interprétée comme g, k, h, f ou
    même rien du tout. Cependant trois phénomènes peuvent surprendre :

    Bulletin de la SELEFA n° 2, 2003


    MICHEL MASSON

    * le rendu des deux premières voyelles : u par a et a par o, u (et une
    fois par i). On attendrait l’inverse.
    * le passage de –d final à la sourde –t (ou –th).
    * dans certains cas, l’apocope des phonèmes finaux.
    On peut rendre compte du passage de –d à –t par une prononciation
    régionale. Elle semble confirmée, d’une part, par des notations grecques1
    et, d’autre part, par des transcriptions d’anthroponymes dans le
    domaine espagnol2. La métathèse des voyelles est elle aussi attestée
    dans ces mêmes transcriptions d’anthroponymes. Cependant, s’il est
    vrai qu’on peut admettre une transmission du nom par certains dialectes
    comportant ces particularités, il reste que rien n’explique l’apocope.
    D’autre part, l’interprétation des deux premières distorsions par
    des faits dialectaux ne laisse pas de surprendre. En effet :

    * s’il est vrai que ces particularités dialectales sont attestées, elles
    paraissent avoir été minoritaires et elles n’ont apparemment laissé aucune
    trace dans les dialectes modernes.
    * pour aboutir à une forme telle que Mahomet, il aura fallu que ces
    particularités dialectales minoritaires soient simultanément représentées
    dans la source de l’emprunt.
    * le contact entre romanophones et arabophones n’a pas été ponctuel
    mais multiple dans le temps mais aussi dans l’espace : Andalousie
    mais aussi Italie méridionale et, auparavant, sans doute Afrique du
    nord. Encore s’agit-il là du contact le plus direct, celui de la conquête
    musulmane mais, avant même l’arrivée sur place des envahisseurs, des
    informations avaient déjà pu circuler sur leur culture, sur leur religion
    1 Mwamet, mwameq, mwcameq
    .. à côté de. mouamed et mamed. Toutes ces formes,
    citées par le dictionnaire de Sophoclès, datent des VIIIe et IXe siècle. La forme moderne
    de Mahomet est mwcameth j mais mahométan se dit mwameqanoj. Cf. Evangelinos
    Apostolidès Sophoclès, Greek Lexikon of the Roman and Byzantine Periods,
    New-York, Leipzig: C. Scrinbner’s sons, ed. 1904.

    2 Elias TERÉS, « Antroponimia Hispanoarabe reflejada por las fuentes latino-romances
    », Anaquel de estudios àrabes, n° 1, 1990, p. 164 sq. Je dois cette information à
    Omar Bencheikh et je l’en remercie très vivement.

    Bulletin de la SELEFA n° 2, 2003


    MAHOMET

    et, en particulier, sur le nom du Prophète3.

    Dans ces conditions, il est hautement improbable que les romanophones
    aient été exposés uniquement à un arabe hypothétiquement caractérisé
    par l’assourdissement du –d en –t et par la métathèse a/o et
    si, d’aventure, ils l’ont été, il aura fallu qu’intervienne quelque chose
    qui interdise toute modification par une forme plus communément représentée.


    Pour trouver la solution à ce problème ainsi qu’à celui que pose
    l’aphérèse dans les formes de type Mahoma, il pourrait être instructif
    d’examiner les mots romans formés à partir de ce nom propre. Pour ce
    faire, l’on se reportera à la rubrique Mahomet du FEW, t. XIX.

    Comme on peut s’y attendre, on y trouvera des mots qui se réfèrent
    à la religion musulmane comme mahomerie « mosquée » (aussi mahumerie,
    mahommerie).

    Mais on observe 4 autres orientations sémiques beaucoup moins
    banales :

    1) mahoumet « mauvais génie, esprit » ; maumet « satan » ; mahons
    « dieux païens » + « diable »

    (+ sic. Maumma « diable » [aussi « turc, infidèle »] ; + Mahonin
    « démon de la 3e hiérarchie »4. Cf. aussi esp.and. mahomìa « mauvaise
    action »).

    2) moumo « statue » ; mahomet « idole » ; mawoumet « caricature,
    homme de paille qu’on place à proximité de la demeure d’un homme
    qu’on veut ridiculiser »

    (+ « nuit du 1er mai » ; + m.angl. mahum « idole »).

    3 On a supposé (voir en particulier Georges S. Colin, « Note sur l’origine du nom de
    “Mahomet” », Hespéris 1925, I : 129) que la forme du prénom avait été altérée par les
    arabophones eux-mêmes soit pour que le mauvais oeil se détourne du prénommé, soit
    pour que le nom du Prophète ne soit pas souillé par des infidèles. L’hypothèse n’est
    pas absurde mais elle reste très fragile car, dans le monde musulman, elle ne semble
    pas corroborée par d’autres exemples de distorsion apotropaïques de ce genre, ni pour
    les prénoms, ni pour les réalités tenues pour sacrées (nom de Dieu ou du Coran par
    ex.).

    4 Cf. Roland Villeneuve, Dictionnaire du Diable, Paris : éd. Omnibus, 1998, s.v.

    Bulletin de la SELEFA n° 2, 2003


    MICHEL MASSON

    3) mahom « lourd et grossier » ; magon « homme malpropre » +
    « épouvantail »

    (+ and. majoma « lourdaud »).

    4 ) mahoume « compagne des loups-garous = femme de mauvaise
    vie ».
    (+ anc.fr. mahomet « favori, mignon », DAF, s.v. « Mahom », aussi
    mahomes).

    NB.1. Roland Laffitte nous signale aussi mahomet « pénis »5 et mahométiser
    « sodomiser »6, acceptions vraisemblablement nées dans
    l’argot des troupes coloniales.
    Admin
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    Date d'inscription : 01/06/2009

    pourquoi mahomet et pas mohamed sws? Empty re: pourquoi mahomet et pas mohamed sws

    Message  Admin Ven 5 Juin - 14:40

    NB.2. En m.angl. les noms de Mahomet mentionnés ci-dessus peuvent
    être utilisés aussi avec les sens de « idole », « monstre » et « diable
    » (voir OED, t. IX, s.v. « Mahomet, mahound, maumet »).

    Bien entendu, on aura reconnu dans cette exploitation du nom du
    Prophète la motivation xénophobe la plus délirante, celle de gens totalement
    christianisés pour lesquels toute croyance étrangère relève de
    l’abomination. La haine ainsi manifestée par les chrétiens à l’endroit
    de l’islam pouvait encore être accentuée du fait qu’ils avaient été attaqués
    et vaincus à plate couture et, pire, peut-être craignaient-ils aussi
    qu’après avoir écrasé le christianisme de ses domaines asiatiques et
    africains, les musulmans ne s’apprêtent à les anéantir partout définitivement.


    On remarquera avec intérêt que ces 4 directions sémantiques se
    trouvent représentées dans le sémiogramme de MARM- et de MOM-
    qui, rappelons-le, sont articulées autour du nom du singe/chat7 :

    5 Alfred Delvau, Dictionnaire érotique moderne, par un professeur de langue verte,
    Bruxelles : J. Gay, 1864, p. 191.

    6 Pierre Guiraud, Dictionnaire érotique, Paris : éd. Payot & Rivages, 1993, p. 423.

    7 Voir à ce sujet Lazare Sainean, La création métaphorique en français et en roman,
    in Zeitschrift für romanische Philologie, Beihefte 1, Halle am Saale : M. Niemeyer,
    1905 (= S) ; Pierre Guiraud, Structures étymologiques du lexique français, Paris : Larousse,
    1967 ; et Michel Masson, « Mystères de singe », communication au GLECS
    2002, à paraître dans les Comptes rendus du GLECS.

    Bulletin de la SELEFA n° 2, 2003


    MAHOMET

    MARM


    1. prov. marmau « ogre » (S, p. 71 et 90).
    2. fr. marmouset « figure grotesque » (S, p. 91) ; marmotte « poupée
    » (S, p. 95) ; sic. marramau « épouvantail » (S, p. 71).
    3. it. marmotto « lourdaud », marmocchio « benêt » (S, p. 93); esp.
    marmolillo « niais ».
    4. fr. marmite « prostituée ».
    MOM


    1. sarde momo « monstre » ; cal. mommu « fantôme ».
    2. roum. momîie « épouvantail ».
    3. fr. môme « sot » (FEW) ; cal. mommu « idiot ».
    4. fr. môme « giton ».
    D’autre part, on retrouve deux des orientations sémantiques des dérivés
    de Mahomet, dans au moins trois familles lexicales associées au
    nom du singe/chat :

    * anc.fr. monet « idiot » (3) + it. monello « giton » (4) + mone
    « singe ».
    * prov. babau « fantôme » (1) + babouin « sot » (2) + babouin
    « singe »8.
    Dans ces conditions, l’on comprend ce qui a dû se passer : le nom
    du Prophète aura été déformé pour pouvoir être intégré dans le dispositif
    péjoratif relatif au singe/chat. En effet, si l’on admet que le nom a
    pris une forme de type mahomet parce qu’il est passé dans certaines
    langues d’Europe par l’intermédiaire d’un dialecte comportant les
    deux premières distorsions mentionnées plus haut, on voit que la terminaison
    -et coïncide avec la forme d’un suffixe diminutif (correspondant
    dans les langues modernes à -et, -etto, -ito).

    8 On pourrait ajouter esp. mammaracho « fantôme » (1) + « idiot » (2) en tenant
    compte de Michel Masson, op. cit.

    Bulletin de la SELEFA n° 2, 2003


    MICHEL MASSON

    Or, pour la plupart des anthroponymes, le suffixe peut être utilisé de
    façon facultative pour indiquer la familiarité ; mais, à côté du diminutif
    Pierrot, la forme simple Pierre reste disponible, de même en it.
    Giocometto fonctionne en tandem avec Giacomo tout comme en esp.
    Alfonsito avec Alfonso. Dans ces conditions, face à une forme suffixée
    Mahom-et, une forme *Mahom sans suffixe est a priori non moins
    disponible. Or, cette forme, avec son accent sur le -ò se rapproche des
    formes en MOM- et de leurs valeurs péjoratives.

    Nous décrivons là un processus bien connu de cacophémie réalisé
    sous forme de calembour. Il est confirmé par le fait que, dans de nombreux
    cas, la même démarche a été utilisée. On se contentera de citer
    quelques exemples associés au monde musulman :

    C’est ainsi que, pour ne pas quitter l’adaptation du nom de Mahomet,
    on observe qu’il se trouve dans le domaine anglais sous la forme
    mahound : la rime avec hound « chien » se passe de commentaire.

    NB. Le sens spécifique de « chien de chasse » est relativement récent.
    A l’époque où mahound s’employait, hound avait le sens générique
    de « chien ».

    De même, en italien, on observe que l’adj. arabico a pu recevoir le
    sens de « bizarre, difforme, laid » ; en espagnol arabe signifie aussi
    « sodomie » (cité par le DEA) ; cf. aussi en fr. l’enchainement arbi
    « arabe » > arbicot > bicot > bique.

    De même encore on trouve en occitan moustafa « gros bonhomme
    laid » (avec jeu de mot sur moustous « barbouillé de mout ») ; en it.
    sic. marabuttu « crapule » (par croisement avec farabutto « do°») et en
    port. turco « rustre », esp. turco « une cuite ». Quant au nom des Tatares,
    on sait qu’il s’est trouvé associé sous la forme Tartares à tartarin
    « singe » et tartarasse « prostituée ».

    Mais le cas le plus probant est sans doute celui du mot ar. mamluk
    est passé dans différentes langues romanes non seulement avec son
    sens originel mamluk (cf. FEW, s.v.) mais aussi, d’une part, avec celui
    de « imbécile » (sic. mammaluco, esp. mameluco ; fr.fl. mamulot),
    d’autre part, dans l’italien mammalucco avec celui de « jeune homme

    Bulletin de la SELEFA n° 2, 2003


    MAHOMET

    débauché et efféminé » (aussi « eunuque »). D’autre part, sont attestés
    aussi les sens de « marotte de fou » (anc.fr. mamelue) et de « fantôme
    » (fr. land. marmuques).

    On voit donc qu’on retrouve là les quatre orientations sémantiques
    caractérisant le nom de Mahomet énumérées plus haut et qui sont aussi
    celles de MARM- et de MOM-9.

    On remarquera que dans le domaine français apparaît la forme Baphomet
    qui désigne une idole censée avoir été adorée par les Tem-
    pliers. Or, il est vrai que la proximité phonétique du b et du m est très
    grande mais il est non moins vrai que les langues romanes possèdent
    un m et que, a priori, il n’y a pas de raison que ce b surgisse. La mutation
    s’explique sans doute par le désir d’associer le nom de façon incongrue
    à des notions comme bafouiller, bafouer, prov. bafar « se
    moquer ».

    La cacophémie explique donc l’aphérèse subie par le nom de Mahomet
    mais elle permet aussi de résoudre les difficultés d’interprétation
    de la métathèse des voyelles et de l’assourdissement du d. En
    effet, ou bien les faits dialectaux invoqués plus haut n’ont jamais existé
    et la démarche cacophémique suffit à rendre compte de ces distorsions
    ; ou bien ils sont effectivement intervenus, sans doute de façon
    minoritaire, mais les romanophones auront choisi de privilégier cette
    réalisation insolite du nom du Prophète parce que c’était celle qui se
    rapprochait le plus de mots romans évoquant des réalités désagréables
    et leur permettait de faire des calembours de goût douteux pour dénigrer
    leurs ennemis.

    On imagine assez ce qui a pu constituer le moteur de cet humour de
    bas étage : c’est la démarche raciste qui consiste à assimiler un être
    humain plus ou moins basané à un singe, à quoi il faut ajouter à
    l’époque le fait que l’infidèle est nécessairement une créature de Satan,
    exactement donc comme le singe. Or, on sait enfin que, au Moyen
    Âge, le singe, comme le chat, est tenu pour une créature infernale. Le
    jugement de Luther résume bien l’opinion générale : « Les serpents et

    9 Le sens de « marotte de fou » est à interpréter comme « figure grotesque ».
    Bulletin de la SELEFA n° 2, 2003


    MICHEL MASSON

    les singes sont sujets du diable plus que tous les autres animaux… Je
    crois que le diable habite les singes et les guenons pour qu’ils puissent
    aussi bien contrefaire les humains. » En cela, comme le signale Feinberg10,
    le singe est proche « des sorciers, des assassins, des maquereaux
    et des idolâtres » mais aussi, comme le rappelle Janson11 « des
    païens, des apostats et des hérétiques »12.

    Il importe de remarquer que la forme brève du nom de Mahomet
    apparaît dans la Chanson de Roland (mahum, -erie), c’est-à-dire dès le
    XIe siècle mais il est clair que la cacophémie est antérieure de quelques
    années au minimum et probablement plus. Depuis que les musulmans
    avaient commencé à envahir les pays chrétiens d’occident au
    VIIIe siècle, des contacts avaient lieu et il est très vraisemblable que le
    nom de Mahomet ait été connu dans les pays romanophones bien
    avant que la Chanson de Roland n’ait été notée par écrit.¦

    ABRÉVIATIONS & RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

    Toutes les abréviations utilisées dans le Bulletin de la SELEFA sont
    consignées sur le site Internet de la Société (www.selefa.asso.fr) à
    la page « Abréviations », tout comme les références bibliographiques
    le sont aux pages « Bibliographies : documentation technique
    » et « Bibliographies : sources littéraires & autres ».

    10 Anat Feinberg, « Like Demie-Gods the Apes Began to Move », Cahiers élizabéthains,
    n°35, Montpellier : Centre d’études et de recherches sur la renaissance anglaise
    de l’Université Paul-Valéry, Montpellier III, avril 1989, p. 5.

    11 Horst Woldemar Janson, Apes and ape lore in the Middle Ages and the Renaissance,
    London : University of London, Wartburg Institute, 1952, p. 16.

    12

    Pour de plus amples développements, Liselotte Wehrhahn-Stauch, LCI, s.v.
    « Affe » et surtout Janson, op. cit., passim et en particulier p. 16-25. Cf. aussi Anat
    Feinberg, op. cit., p. 1-13. Pour les gnostiques, voir Alexandrian, Histoire de la philosophie
    occulte, Paris : Seghers, 1983, p. 53. Remarquer aussi l’appellation belzébuth
    donnée au singe atèle en français.

    Bulletin de la SELEFA n° 2, 2003

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